Louis de Bourbon Vendôme, évêque de Luçon

Les armoiries qui sont au-dessus de la porte d’entrée du cloître sont celles de Louis de Bourbon Vendôme, évêque de Luçon

de janvier 1524 à mars 1527.Luon porche LdBourbonV 600pxEn 1524 Louis de Bourbon Vendôme est cardinal depuis 1517, et cumule déjà les titres d’évêque de Laon et du Mans. A Luçon, il semble qu’il n’ait pas été intronisé, mais ait été nommé administrateur, ce qui lui assurait les revenus liés à la fonction épiscopale.

Quant,  en 1527,  il résilie son évêché –  contre une pension annuelle de 1800 livres – il est encore évêque de Laon et du Mans, et devient le premier abbé commendataire de l’abbaye de Saint-Denis. Il résiliera Le Mans en 1535 pour devenir archevêque de Sens, et sera de 1536 à 1542 évêque de Tréguier (évêché disparu avec la Révolution).

                            

  Synoptique de ses possessions

Pourquoi ce cumul et quels liens pourrions-nous trouver entre Luçon, son diocèse,  et Louis de Bourbon Vendôme?

Le cumul est pratique courante. Depuis le concordat de Bologne en 1516 – signé entre  François 1° et le pape  Léon X   – il est « officiellement » toléré et le pape accorde au roi de France la nomination de princes du sang à ces hautes fonctions ecclésiastiques.

Louis de Bourbon Vendôme, né en 1493 au château de Ham et mort en 1557, est prince du sang, descendant à la fois par son père et par sa mère, du roi Louis IX – Saint Louis.

Son parrain est son oncle paternel, Louis de Bourbon, prince de la Roche sur Yon.

Concernant le diocèse de Luçon, on connait une ordonnance promulguée par l’évêque en juillet 1526. Elle rappelle le calendrier des fêtes chômées à respecter dans le diocèse. Dans l’introduction on fustige « la trop grande multitude de fêtes », les occasions de ripailles, et on rappelle que chaque fête non travaillée empêche « ceux qui sont contraints de gagner chaque jour leur vie  … d’en recevoir le salaire ».

Pour 1526/1527 – l’année commençant le lundi de Pâques jusqu’en 1565 – ce calendrier représentait :  52 dimanches et 20 jours chômés.

De France semé de trois fleurs de lys, cotice de gueules chargée de trois lionceaux d’argent.

Pourquoi ces armoiries en si bonne place pour un évêque dont la durée de sa charge luçonnaise n’a été que de 3 ans?

On peut y voir deux raisons concordantes.

Après les destructions et les misères de la guerre de 100 ans (1350/1450) les évêques de Luçon – comme ailleurs – ont entrepris des travaux de reconstruction et d’embellissement. Ces travaux semblent s’être terminés du temps de Ladislas du Fau, évêque de 1514 à 1523. L’évêque suivant – Louis de Bourbon Vendôme – y appose la touche finale.

Et Louis de Bourbon Vendôme,  prince du sang aux multiples bénéfices ecclésiastiques, possesseur de nombreux domaines et châteaux, fut un ecclésiastique bâtisseur. L’on trouve encore de nos jours la mention de ses armoiries sur portes ou cheminées, comme par exemple au château de Condé ou à l’ancienne abbaye de Saint Léonard de Ferrières.

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